Ecrit par Nicolas, le 8 novembre 2020
Livre : La pêche du Brochet à la mouche présenté par son auteur.
Comment mieux parler d’un livre que son propre auteur ? La réponse est simple et c’est pourquoi j’ai contacté Jacky Roehrig pour qu’il nous présente son dernier ouvrage sur la pêche du brochet à la mouche. Son premier livre est une référence dans le domaine, nul doute que celui-ci le deviendra à son tour.
Nicolas : Bonjour Jacky. Je suis très heureux de te recevoir sur mon blog afin de parler de ton nouveau livre. Avant ça, et en particulier pour mes plus jeunes lecteurs, peux-tu nous faire une petite présentation s’il te plait
Jacky : Bonjour Nico, je suis aussi très heureux et honoré que tu m’accueilles sur ton blog dont je suis un visiteur assidu. J’ai 56 ans (« un vieux de la vieille » avec quelques décennies de pêche au compteur…), je vis dans les Vosges, non loin de la haute Moselle, et j’enseigne le français au lycée de Gérardmer. Voilà pour l’état-civil. Pour la pêche, je pratique principalement la mouche, avec deux techniques de prédilection : la nymphe à vue pour les truites et les ombres et, bien sûr, le brochet au streamer. Mais je ne dédaigne pas pour autant d’autres modes de pêche quand la mouche n’est plus de mise, j’aime par exemple rechercher le sandre au leurre souple. Je ne veux surtout pas me « confiner », m’interdire des plaisirs !
La passion de la mouche, doublée de celle de l’écriture, m’ont amené à collaborer à différents magazines de la presse halieutique. J’ai fait partie, en tant que vice-président, du comité d’organisation du Mondial mouche qui s’est déroulé en 2002 dans la montagne vosgienne. Un souvenir marquant pour tous ceux qui ont participé à l’événement… Enfin, j’ai tâté un peu de la compétition dans le cadre des championnats de France rivière et réservoir. Mais je dois avouer que je n’ai pas l’âme d’un compétiteur. Je ne suis pas un forcené de la course aux titres car je recherche avant tout le plaisir dans la pêche et non la rentabilité à tout prix. Cette période m’a fait découvrir des rivières que je n’aurais j’aimais pêchées sans ce prétexte de la compétition et surtout m’a permis de faire de belles rencontres dont… la tienne !
Nicolas : Pour que les choses soient claires, ce livre n’est pas une réédition de celui écrit il y a une vingtaine d’années et qui a eu un succès considérable ?
Jacky : Tu as raison de faire cette mise au point : ce livre n’est pas une simple réédition, mais un ouvrage complètement différent du précédent que j’avais écrit en collaboration avec Georges Paulin intitulé Le Brochet à la mouche, le grand jeu. Seul le premier chapitre, comme je l’indique dans la préface, reprend des éléments qui figuraient dans cette première édition car il est consacré à la biologie et aux mœurs du brochet, qui sont toujours les mêmes… Pour le reste, rien de commun : tous les autres chapitres ont été rédigés avec la volonté de rendre compte de l’évolution de la pêche du brochet à la mouche depuis ces vingt dernières années. Je me suis efforcé de donner une vision globale et actuelle de cette pêche si passionnante, si riche en émotions. Enfin, je soulignerai une dernière différence avec le premier ouvrage : la richesse de l’illustration.
Nicolas : Tu es considéré par un grand nombre de pêcheurs reconnus comme étant LE spécialiste de la pêche du brochet à la mouche. Raconte-nous un peu ton histoire avec ce poisson et pourquoi à la mouche alors ?
Jacky : C’est vrai que je passe un peu pour le « Monsieur Brochet à la mouche » parce que j’ai écrit le premier livre consacré à cette pêche en France et qu’il est devenu la référence en la matière. Mais le vrai initiateur de cette technique dans notre pays est le regretté Thierry Cloux à travers une remarquable série d’articles publiés dans Fly Tying Magazine. C’est d’ailleurs lui qui avait eu la gentillesse de préfacer mon premier livre. En fait, je n’ai été qu’un des précurseurs de cette technique : j’ai juste eu le mérite d’y croire un peu avant les autres…
Le brochet est pour moi une affaire de famille : je suis issu d’une lignée de pêcheurs de brochets. Dans mon enfance, j’ai accompagné mon grand-père et mon père qui, tous deux, ont été des traqueurs de brochets au vif sur les bords de la Meurthe. A l’époque, on le pêchait ainsi et c’est ainsi que j’ai débuté. Pour l’anecdote, j’ai été très « déçu » par ma première prise, quand j’ai vu pour la première fois mon flotteur s’enfoncer : au lieu du brochet escompté, j’ai capturé une lotte de 58 cm !
Adolescent, j’ai découvert la mouche qui est devenue mon mode de pêche favori et, dès lors, j’ai essayé de prendre au fouet tous les poissons qui étaient à ma portée, pas simplement les ombres et truites de mes rivières vosgiennes. Le brochet au streamer fit partie de ces challenges. Mes connaissances sur le poisson acquises dès ma jeunesse m’ont permis très vite de connaître le succès. Dès ma première sortie, j’ai eu la chance de voir un brochet fuser de son herbier pour s’emparer de mon streamer ! Ce fut comme une révélation : la vision de l’attaque, le surgissement du poisson m’ont marqué à jamais. Ce n’était certes pas un monstre, mais il m’a procuré des émotions inoubliables.
J’aime le brochet à la mouche pour de multiples raisons : la création de ses propres leurres, l’animation « manuelle » de la mouche pour créer l’illusion de vie… mais c’est surtout le côté visuel, spectaculaire de l’attaque qui me fait vibrer. C’est pour cela que j’affectionne surtout la pêche de surface ou la pêche des shallow waters.
Nicolas : 20 ans entre les 2 livres. Ta vision, voire tes connaissances ont forcément évolué. Pour les propriétaires du 1er ouvrage, ils vont retrouver ces évolutions dans ce 2ème livre de plus de 200 pages ?
Jacky : Bien sûr, au fil des ans, mon expérience et ma pratique se sont enrichies. Chaque partie de pêche apporte son lot d’enseignements et la prospection de nouveaux sites affine notre connaissance du comportement des poissons et fait progresser notre technique. Ce second livre profite évidemment de ces acquis personnels. Mais il reflète aussi le formidable développement de la pêche du brochet à la mouche dans certaines parties du monde, comme la Scandinavie. L’essor de la pêche du musky outre-Atlantique retentit également sur la pêche du brochet, avec, par exemple, la mise au point de très grands modèles de streamers.
En 20 ans, le matériel a considérablement évolué. On dispose de nos jours d’une véritable gamme de cannes spécifiques et de soies au profil adapté pour lancer les grands streamers à brochet. Dans le domaine du montage, la mise sur le marché d’une débauche de fibres synthétiques et d’accessoires divers (shanks, Wiggle Tails…) a contribué à la conception de nouveaux types de leurres. Je rends compte de toutes ces innovations, de toutes ces évolutions dans ce dernier livre.
Nicolas : Est-ce que ton livre est tout public ? Est-ce qu’un débutant, tout comme un pêcheur de brochet à la mouche aguerri, trouvera son bonheur à te lire ?
Jacky : C’est en tout cas mon vœu le plus cher ! Ce manuel de pêche s’adresse aussi bien aux débutants (car le brochet à la mouche recrute de plus en plus de nouveaux adeptes) qu’aux pêcheurs plus avancés techniquement. Les premiers y trouveront toutes les bases techniques et tactiques pour se mettre le pied à l’étrier. Les seconds y glaneront, je l’espère, çà et là des remarques et des conseils utiles pour améliorer leur pratique. Ce parti-pris de toucher un lectorat varié s’observe assez bien dans la partie montage où je propose à la fois des modèles à la portée de tous et d’autres qui requièrent un certain bagage technique.
Comme cela ne t’a échappé, je ne vise pas seulement les moucheurs exclusifs dans ce livre. Le chapitre 12 intitulé « A la mouche… sans canne à mouche ! » intéressera aussi les pêcheurs aux leurres.
Nicolas : Quels sont les sujets principaux que tu abordes dans ton ouvrage ?
Jacky : Le livre s’ouvre sur une partie consacrée à la connaissance du brochet. C’est la base ! Sans ces données sur son comportement, sur ses tenues au fil des saisons, il est difficile d’envisager une pêche efficace. C’est ce qui manque le plus à certains moucheurs qui désirent en découdre avec Esox. Comme je le dis dans le livre : pour le prendre, il faut d’abord le comprendre ! Ensuite, je passe en revue l’équipement nécessaire et les différentes stratégies de pêche qui reposent sur l’emploi des différents types de soies : intermédiaires, flottantes et plongeantes. Puis une série de chapitres sont consacrés au montage des streamers où je présente les outils et matériaux de montage et propose des fiches step by step qui illustrent l’emploi de ces différents matériaux. Au total, on trouvera 14 modèles de streamers. Enfin, le dernier chapitre offre un « pike tour » à travers le monde et présente les paradis à brochets dont nous rêvons tous…
Nicolas : Pour parler un plus de l’auteur, je te connais d’une époque lointaine où je t’ai toujours vu attraper des truites et des ombres. Vu les derniers étés que nos rivières ont subis, tu dois y passer de moins en moins de temps malheureusement.
Jacky : Si le brochet m’occupe beaucoup en ce moment, j’ai aussi pêché sans modération les truites et les ombres et tu sais ma passion pour la pêche en nymphe à vue. Hélas, le déclin rapide de nos rivières à truites et ombres m’ont détourné de cette pêche. En à peine 20 ans, ma rivière favorite, celle qui coule à 5 minutes de chez moi, la haute Moselle, est devenue un sinistre désert piscicole. Les causes sont multiples et connues : sécheresses à répétition, élévation de la température de l’eau, présence permanente des cormorans… Quand je pense aux pêches merveilleuses que j’ai pu y faire, je n’ai vraiment plus le cœur de la pêcher, je n’ai que du regret et de la rage… C’est pourquoi je délaisse depuis quelques années truites et ombres au profit du brochet.
Nicolas : Avant de te quitter, peux-tu nous dire où se procurer ton livre s’il te plait ?
Jacky : On peut se procurer le livre en le commandant auprès des éditions du Gerfaut (editionsdugerfaut.com) ou sur les sites qui en assurent la diffusion (Amazon, Fnac…). Pour ceux qui désirent un exemplaire dédicacé, ils peuvent s’adresser directement à moi par mail (jacky.roehrig@gmail.com). Je signale d’ailleurs aux lecteurs que je suis tout disposé à répondre à leurs questions par ce même truchement.
Nicolas : Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions Jacky. J’espère te recroiser un de ces jours. Cela sera un vrai plaisir !
Jacky : C’est moi qui te remercie Nico ! Je serais ravi de partager un moment de pêche avec toi : truite ou brochet, tu as le choix !
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